Electroshield, 2008
Sacs de toile, vermiculite, peinture anti-radiations électro-magnétiques
Dimensions variables

Cet assemblage de sacs de toile reprend le système de protection des édifices patrimoniaux et des sculptures publiques déployés en temps de guerre ou lors de catastrophes naturelles. Matériellement, cet empilement systématique épouse le volume qu’il recouvre, engageant un intense rapport de force avec son support. Selon ses différentes versions, la pièce prend la forme d’un mur, d’un contrefort ou d’un monolithe. Si cette déclinaison convoque une histoire particulière des formes, elle souligne plus généralement un vocabulaire élémentaire de la sculpture dans le lien qu’elle entretient intrinsèquement avec l’architecture.

De surcroît, l’assemblage est recouvert d’une peinture noire dont la propriété consiste à bloquer les ondes électromagnétiques selon le principe appliqué de la cage de Faraday. Electroshield joue ainsi sur le dédoublement de sa fonction protectrice, l’une physique et l’autre virtuelle et impalpable.

Collection Fonds Municipal de la Ville de Paris
Production Ministère de la culture et de la communication - DRAC Bretagne

Benoît-Marie Moriceau © Adagp
Paris Photo : Jean-Michel Ferradini

Electroshield, 2011
Projet / Replique. Chevalet métallique et sérigraphie sur verre.
220 x 200 x 114 cm

Comme pour de nombreux autres projets, une part importante du processus d’élaboration d’Electroshield (2008) s’articule autour d’une documentation iconographique constituant la source de l’installation. Composé de plusieurs centaines de clichés documentant les différentes utilisations des sacs de sable (endiguement, protection des vitrines, des bâtiments et des monuments en temps de guerre, etc.), l’ensemble des images est issu d’une longue investigation au sein d’ouvrages et de sites internet y faisant référence.
Sous la forme d’un stock de plaques de verres entreposé sur un pupitre de vitrier, Electroshield, projet / réplique rejoue la variabilité d’adaptation de la pièce originale tout en lui appliquant des problématiques propres à l’iconographie et au temps de constitution de la collection. La superposition des vitres sur lesquelles apparaissent les images correspond à la stratification temporelle de la recherche et le dispositif de visualisation renvoie autant à une certaine préciosité qu’à une potentielle dangerosité et à un usage transitoire.

Exposition Double mixte avec BAT éditions
Coproduction Galerie Arko et Parc Saint Léger - Hors les murs, Nevers / Galerie mélanieRio, Nantes
Benoît-Marie Moriceau © Adagp, Paris