Listen to the fire, Inflammable dreams
Bennett Ridge in Sonoma County, Californie, USA

Série de photographies réalisées dans le cadre du projet : Listen to the fire, résidence de recherche-création avec Peter Bosselmann et Marc Dilet architectes , lauréats et lauréate de la bourse Berkeley Foundation, College of Environmental Design, University of California, Berkeley 2022

Le principe d’une caméra thermique est de mesurer et d’enregistrer les différentes ondes de chaleur, rayonne- ments infrarouges, émis par un corps ou un objet. Elle reproduit une image représentant l’intensité du rayonne- ment, ce qui permet d’évaluer la température. En effet, plus la température d’un corps ou d’un objet est élevée, plus le rayonnement est important. Ce sont ces données qui permettent aux caméras thermiques de restituer une cartographie spatiale des températures, appelée thermo- graphe.

Cet outil devenu indispensable aux pompiers permet de voir au travers de la fumée, de surveiller la progression du feu, et de localiser les points chauds et alors sauver des vies.

Nos visites en 2022 l’ont été sur des sites où eurent lieu des incendies en 2017 à Bennett Ridge et 2020à Boulder Creek. En janvier, le paysage est vert, et les repousses des arbres sont très présentes. L’air est frais, les ruis- seaux ont encore de l’eau, les prairies sont humides. Le feu semble loin. Les débris des maisons incendiées ont étés évacués, seuls les troncs charbonneux et quelques souches brûlées par le feu restent visibles. Des poteries, terres cuites, briques, mugs, tasses, éparpillées sur les parcelles, sont tels des vestiges archéologiques, ou petits ex voto à la mémoire du feu.

Ces prises de vues effectuées à posteriori, après le feu permettent via l’infra rouge de représenter le feu, sa couleur, sa chaleur autrement que par les images des journaux, images spectaculaire telles celles qui peuvent être collectées sur internet. Ces images réalisées lors de la reconstruction des maisons, tentent de montrer les tensions qui restent palpables sur le site, la peur du feu qui pour les maisons reconstruites, les arbres environ- nants. Ces photographies sont comme le compte rendu des fictions de feux futurs.

Le réchauffement climatique est à l’origine des feux de forêt, le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) l’a confirmé récemment. Dans ces images, ce sont les aménagements humains qui diffusent le plus de chaleur, moins sinon autant que les troncs noirs des arbres calcinés. Ces images tentent de décrire le cercle vicieux dans lequel s’inscrivent ces paysages inflammables, artificialisés par l’homme lequel met en danger à la fois végétation , monde animal et humain et accélère le réchauffement climatique.