Tam Tam jungle
Cette œuvre pérenne est une commande du Frac Franche-Comté pour ses espaces paysagers afin d’établir un dialogue avec le bâtiment de Kengo Kuma. Tam Tam jungle évoque une forêt de bambous. Dans le contexte du voisinage entre le conser-vatoire et le Frac à la Cité des arts, cette œuvre met l’accent, non sans humour, sur les relations entre musique et arts plastiques. L’œuvre est constituée de 101 moulages de tabouret tam-tam - dessiné par Henry Massonnet (1922-2005) en 1968 - superposés en 7 colonnes.
Il s’agit ici de « mouler » le vin d’Arbois, en saisissant le volume pris par ce liquide lorsqu’il séjourne dans le tonneau (c’est-à-dire mouler très précisément l’intérieur d’un tonneau pour en extraire la forme du vin séjournant dans ce tonneau). Ensuite en partant de cette forme obtenue par moulage, il est possible de fabriquer autant de fois que l’on désire, ce même volume qui est l’image en trois dimensions du vin séjournant dans le tonneau. Par exemple le vin contenu dans une bouteille, prend la forme de la bouteille, ou plus exactement de l’intérieur de la bouteille. Dans le procédé du moulage, le plâtre, le bronze ou la matière plastique prennent la forme des moules pour devenir statue ou objet domestique. Si le moulage dans l’histoire de la sculpture est résolument classique, l’emploi de la matière plastique actualise ce procédé pour le situer dans notre monde contemporain. J’ai choisi cette couleur jaune (la belle couleur de la cire à cacheter) qui vient immédiatement à l’esprit lorsque l’on parle des vins du Jura, même si je sais bien que la palette des vins d’Arbois n’est pas constituée uniquement de vin jaune. Ces 225 litres de couleur jaune sont répétés et empilés jusqu’à former une formidable colonne. Cette colonne faite d’ajouts répétés, représente la mise en commun des produits et du travail de la vigne au sein de cette coopérative depuis 100 ans, permettant ainsi aux hommes de s’élever, grandir, ou simplement rester debout. La référence à la colonne sans fin de Brancusi, considéré comme le premier sculpteur moderne, m’intéresse, parce que je pense que l’on construit l’avenir en se servant des acquis du passé.
Étienne Bossut - Arbois - 3 Septembre 2006.
Ma Colonne est une oeuvre réalisée en 2003 et présentée en 2006 à Besançon sur la place de la Révolution. Cette pièce joue sur le principe de répétition d’un même motif, d’un même élément : un banal bidon, motif récurrent de l’esthétique industrielle prônée par l’artiste tout au long de son parcours. Avec humour, Etienne Bossut revisite la Colonne sans fin de Constantin Brancusi. La répétition systématique à l’infini du même motif est brusquement interrompue par un bidon menaçant, en porte-à-faux.