Francesco
Finizio

MÀJ . 11.09.2024

How i went in and out of business

How I Went In & Out of Business for Seven Days and Seven Nights, 2008
Diaporama composé de 97 images, réalisé à partir d’une performance d’une semaine à la GalerieACDC à Bordeaux 

How I Went In & Out of Business for Seven Days and Seven Nights, _2008
Installation avec principalement des matériaux trouvés : aggloméré (OSB), caisses et bassines en plastique, couvertures, palettes en bois, café, machine à café, blanc de meudon, détergent et autres.
Projection en boucle d’un diaporama composé de 97 images.

Collection Frac Bretagne

Vues de l’exposition à la galerieACDC, Bordeaux. Photo : DR

Pendant une semaine j’ai investi la nouvelle galerie ACDC à Bordeaux pour ouvrir et fermer le plus grand nombre de commerces possible. J’ai profité du fait que la galerie n’était pas encore officiellement ouverte pour créer une sorte de no man’s land jouant sur des faux semblants entre le monde de l’art et celui de l’entreprise qui pouvait servir comme un espace de réflexion dont la mutation constante permettrait d’interroger des questions liées à la valeur (réelle et symbolique) qu’on confère aux choses, la spéculation, les dérives économiques qui semblent accompagner l’évolution du capitalisme mondial, le temps et la perception.

L’œuvre s’apparente à certains travaux de Robert Morris et de Alan Ruppersberg, respectivement “Continuous project altered daily” et Al’s Café/Al’s Grand Hôtel. Ce qui m’intéressait dans ces œuvres était leur usage du processus, d’une situation en mouvement pour questionner la production artistique ainsi que pour jouer avec la perception du spectateur en provoquant des glissements de sens.

Les commerces qui se sont succédés pendant cette période étaient créés à partir d’un vocabulaire restreint de matériaux pauvres.
En 7 jours on a vu apparaître et disparaître 10 commerces.

L’espace de la galerie était dans une situation de chantier permanent. Les commerces se succèdaient, chacun surgissant des cendres du précédent. La vitrine, qui servait d’interface pour annoncer au monde extérieur la nature des activités qui se produisait dans l’espace, jouait un rôle central, fonctionnant comme un écran de cinéma (des blancs, des intertitres) pour la projection d’un film muet dont le déroulement et la trame restaient pratiquement imperceptibles.
Parfois des passants rentraient, la porte du lieu étant ouverte, interpellés par un commerce en particulier (la laverie, le quick hotel par exemple) ou par la succession troublante de commerces.

La construction s’est effectuée quasiment de façon invisible… c’est seulement au moment de l’installation finale (l’apparition du diaporama qui restituait l’expérience des jours précédents, la mise aux enchères des matériaux ayant servi à la création des commerces) qu’une restitution permettant une compréhension globale de ce qui venait de se produire a pu avoir lieu. FF