GR34
GR 34, 2006
Tôle ondulée galvanisée sur ossature bois, paysage, GR34 Longueur de l'installation : 28 m
Hauteur : 2 m Largeur : 1,2 m Vues intérieures de l'installation, Galerie du Dourven, Trédrez-Locquémeau
Photo : Hervé Beurel
CONSTATATION 1 (LE SITE) Le site du Dourven est exceptionnel. Son inscription en pointe démultiplie son périmètre côtier et offre un champ visuel à 270° sur la mer que favorise une situation élevée : nous sommes ici sur un belvédère naturel. Si la voie d’accès principale ”privée” emprunte cette dynamique haute d’avancée vers la mer, le chemin littoral ”public” louvoie en contrebas pour contourner le domaine ; ce chemin est une partie du GR 34.
CONSTATATION 2 (LA GALERIE) La présence de la galerie sur ce site en fait un lieu paradoxal. Au travers des larges baies qui s’ouvrent sur la mer, la nature fait irruption dans les espaces et s’expose littéralement aux côtés des œuvres en place. De même, le paysage traversé lors du long cheminement qui mène au bâtiment imprime fortement les esprits et pousse à le retrouver, donc à sortir.
QUESTIONNEMENT Que vient-on faire là : Marcher? Où? Sur le chemin ou dans la galerie? Découvrir? Quoi? Le site ou le travail de l’artiste? Contempler, analyser? Quoi? Le paysage ou l’oeuvre exposée? Comment se passe ce côtoiement d’intérêts? Concurrence, annulation, osmose? Les randonneurs sont-ils des amateurs d’art? Et vice versa? Sinon, se rencontrent-ils?
PROJET Je propose une expérience intermédiaire : supprimer toute confrontation visuelle au profit d’une notion commune au paysage et au lieu d’exposition : le cheminement, le parcours. Le site m’en fournit les éléments : m’appuyant sur la présence du GR 34, j’en reproduis un tronçon qui, d’une porte à l’autre, traverse la galerie sous la forme d’un passage couvert en tôle ondulées, excluant par là même la galerie et le paysage (on ne voit plus ni l’un ni l’autre) mais les fusionnant en un unique espace à parcourir. Ce terrain neutre isole le visiteur et lui permet d’appréhender conjointement les deux espaces ”rivaux” dans son ”paysage intérieur”.
Jean-Marc Nicolas