Martin
Le Chevallier

14.09.2016

Le papillon

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Le Papillon, 2005
Vidéo interactive
Acteur : Mathieu Amalric
Vidéo couleurs DVPAL 1:33, son stéréo, durée variable
Interaction avec un bouton-borne dédié
Version légère téléchargeable sur www.martinlechevallier.net
Tirage installation : 5 + 1HC
Collection : Musée National d’Art Moderne (Centre Pompidou)

Le Papillon est un personnage à la recherche du bonheur. Lorsqu’il le trouve, le film se poursuit mais l’action cesse. Une musique paisible berce alors le spectateur qui contemple le tableau animé d’une happy end sans fin, douce pour le personnage, mais bientôt lassante pour le regardeur. Pour échapper à l’ennui, ce dernier peut déclencher l’action en cliquant sur un bouton à sa disposition. Le personnage remet alors sa vie en question et part à la recherche d’une nouvelle existence. Il devient homme politique, prêtre, vagabond…
Une variante non interactive a également été réalisée : Les inconstances du Papillon.

LE PAPILLON / SYNOPSIS
Au départ, il n’est rien.

Il veut participer à la marche du monde.
Il trouve un emploi.
Il travaille avec ardeur,
heureux de se sentir intégré.

Les injustices l’indignent.
Il se syndique.
Il entre en politique.
Il y fait carrière.
Il apprécie le goût du pouvoir
auquel il accède bientôt.
La domination des masses l’enchante.

Les responsabilités l’ennuient.
Il quitte tout et se décide à vivre
de l’air du temps.
Il trouve le bonheur dans cette vie simple,
faite de cueillettes et de flâneries.

La faim le tenaille.
Considérant que la propriété, c’est le vol,
il commet de menus larcins
puis de juteuses rapines.
L’argent facile le grise.
Il loue cet âge d’or retrouvé.

La postérité le préoccupe.
Il se découvre artiste.
La notoriété ne tarde pas.
Il songe avec délice à l’admiration
que lui porteront les générations futures.

La postérité ne conjure pas la mort.
Il s’inquiète de l’au-delà.
Il se fait baptiser.
Il entre dans les ordres.
On lui confie une paroisse.
Il connaît la plénitude en veillant
sur ses ouailles.

L’abstinence lui pèse.
Il décide d’écouter les aspirations de son corps.
Il se consacre aux plaisirs du ventre
et de la chair.
Il s’épanouit dans une jouissance
de chaque instant.

Il craint de se ruiner la santé.
Il décide de mener une vie saine et équilibrée.
Il s’installe à la campagne et cultive son jardin.
Il comprend que la vie au grand air
était faite pour lui.

Le monde est grand et son jardin petit.
Les pays lointains l’attirent.
Il part en voyage et parcourt le monde.
Il ne jure plus que par cette existence
sans attaches.
Il tombe amoureux.
Il veut obtenir les faveurs de l’objet aimé.
Il s’y emploie et y parvient.
Il se marie et fait des enfants.
Il éprouve un sentiment d’accomplissement.

Il ne supporte plus le conformisme
de cette existence.
Il entreprend de dénoncer l’oppression
capitaliste en s’engageant dans la lutte armée.
Cette vie clandestine et aventureuse l’exalte.

Les pâtes au beurre le lassent.
Il veut devenir riche.
Il s’y emploie et y parvient.
L’opulence le comble.

Il prend conscience de la vanité de toute chose.
Il décide de se retirer du monde.
Il trouve la sérénité dans cette vie d’ermite.

La solitude lui pèse.
Il recrute des disciples.
Il fonde un ordre.
Il est l’objet d’un culte.
Être adoré le ravit.

Il veut se guérir de cette ivresse.
Il retourne dans le siècle
pour y trouver un emploi.

etc.