Constituée d’aluminium, « Bug Data » est une sculpture minimale et complexe, jouant du plein et du vide, de la matérialité et de son opposé, de la technique et du vivant… Elle a été réalisée dans le cadre d’une résidence au Lycée Jean Caillaud à Ruelle-sur-Touvre.[^Projet conçu et réalisé au sein du lycée Jean Caillaud à Ruelle-sur-Touvre durant l’année scolaire 2013-2014 dans le cadre d’un résidence initiée conjointement par la DRAC Poitou-Charentes, la Région Poitou-Charentes, la DRAAF Poitou-Charentes, le Rectorat de l’académie de Poitiers et coordonnée par Rurart, Centre d’art contemporain / réseau régional d’action culturelle.

Bug data combine divers éléments d’un imaginaire lié à notre environnement numérique, avec ses composants, ses infrastructures, ses procédés mais aussi ses accidents.

Le silicium est un des matériaux essentiels à l’électronique et à la construction d’outils numériques (puces, circuits intégrés…) ; il est l’élément le plus abondant dans la croûte terrestre après l’oxygène.

Sa forme cristalline « aplatie en 2 D» dévoile une base hexagonale. Tel un plan masse, ce contour étoilé devient le dessin originel de la sculpture.

Celle-ci se déploie verticalement en dix modules ou étagements, par la répétition de la forme originelle. Cette présence architecturale fait écho aux data centers, qui éclosent et poussent de façon exponentielle, au rythme de l’accroissement des données numériques, de leur gestion et de leurs flux. Ces nouvelles architectures habitées par des machines sont en effet de gigantesques « étagères » où sont rangées, stockées et archivées des milliards de données numériques.

Chaque module est fait de six plaques en aluminium perforées, qui ne sont pas sans rappeler les cartes perforées, ancêtres de l’ordinateur. La trame des trous dessine un motif, une vibration visuelle générée par programmation informatique. Cette phase de production automatisée est troublée par un bug, humain, puisqu’engendré par les élèves chaudronniers du Lycée Jean Caillaud. Le terme « bug » (insecte en anglais) a pour origine un disfonctionnement informatique causé par un insecte lors du développement du système Harvard Mark II en 1947.

Le bug génère un manque ; chaque plaque hexagonale compte une perforation en moins. Malgré un usinage en série, les soixante plaques sont donc toutes uniques.