Bunkers
Bunkers, 2012
10 formes, feutre, métal, support en métal dimensions variables : de 1m60 de hauteur à 1m10 de largeur. Vues de l'exposition au centre d'art passerelle, Brest
Photo : Nicolas Ollier © centre d'art passerelle
Bunkers, 2012
10 formes, feutre, métal, support en métal dimensions variables : de 1m60 de hauteur à 1m10 de largeur. Vue de l'exposition Monument, Musée des Beaux-Art de Calais, 2014.
Photo : Sylvie Ungauer
Modèles réduits de dix blockhaus réellement construits, ces Bunkers sont conçues pour être des architectures portables. Objets inclassables, tout autant coiffes, vêtements que sculptures, ils sont armés d’une structure métallique extrêmement légère, et recouverts d’un feutre brut de couleur grise, matériau isolant, souple et rigide à la fois. Ces sculptures sont présentées sur des portants.
Ils ont été réalisés à Saint Hilaire Peyroux en Corrèze en collaboration avec Brigitte Paillet, modiste (« Mes chapeaux et moi ») et meilleure ouvrière de France et Jean-Marc Dufour, sculpteur.
Collection 2011
Collection, 2011
Série de 8 dessins à l'encre noire sur papier de 75 x 110 cm
Je propose une analogie entre le blockhaus, cette architecture fonctionnelle construite durant la seconde guerre mondiale suivant une typologie précise et standardisée, et l’unification du corps des femmes par le port de vêtements standards. La fente presque omniprésente dans les blockhaus offensifs ou défensifs rappelle la fente des yeux des vêtements recouvrants la tête. Les bunkers m’ont aussi intéressé car ils sont devenus aujourd’hui des objets « décoratifs » dans le paysage du littoral de Atlantique. Pour cette pièce, j’ai voulu fabriquer des maquettes à partir d’un choix de dix blockhaus avec un niveau de finition permettant d’obtenir des objets élégants, raffinés et portables. Les dix éléments que j’offre à porter lors d’une performance/défilé intitulée « Prêt-à-porter », sont à la fois des instruments de guerre et des vêtements qui contraignent le corps. Disposés dans l’espace d’exposition sur des portants, ces éléments attendent d’être activés comme dans un vestiaire.
Portés par des danseurs, ils rendent anonyme le corps tout en lui donnant un pouvoir de menace. La matière en feutre, douce, isole et protège le corps de l’extérieur, élégante à l’extérieur, elle parade devant le spectateur lors du défilé. Un maître de cérémonie annonce chaque modèle dans un vocabulaire technique, ce qui crée un décalage entre le spectacle frivole du défilé de mode et la brutalité des formes. De retour dans l’espace d’exposition la vidéo de 35 minutes de la performance réalisée le 7 mars 2012 prend place comme témoin de cette activation.
Sylvie Ungauer, décembre 2017