La ville disparue
Sous-titrage anglais et allemand
La caméra glisse, portée par un petit cargo qui longe la côte nord du Québec, de l’arrêt de la route à Natashquan à la ville de Blanc Sablon. Un paysage aride défile lentement, l’activité des ouvriers pendant les escales rythme la traversée. Tout au long du voyage, on découvre quelques passagers habitant des communautés Innues locales.La bande son superpose les témoignages d’anciens habitants de Gagnon, une ville plus à l’intérieur des terres qui a été entièrement détruite en 1985 après la fermeture de sa mine de fer.
Les témoins interrogés évoquent la vie idéale dans cet endroit pourtant hostile à l’homme : très isolé, très froid en hiver et infesté d’insectes en été. Ils décrivent les raisons de leur exil, l’organisation de la vie communautaire et le déchirement vécu après la fermeture de la ville. Ils disent la fascination qu’exerce encore aujourd’hui sur eux cet endroit devenu depuis un décor de science-fiction.
Ce film est un déplacement à la fois dans le temps et l’espace construit autour de la rencontre de ces personnes. Témoignages, photos souvenir, images de voyage, documents sonores s’imbriquent pour créer un objet hybride où se croisent les questions universelles liées à la migration, au territoire, à l’habitat mais aussi à la mémoire.