Œuvres dans
l’espace public

Hervé
Beurel

Jardin d'hiver

1% artistique, 2006

Groupe scolaire de Quévert, Quévert

La politique d’aménagement des espaces paysagés, la fonction de centre renforcée par l’implantation du futur groupe scolaire, son intégration à la vie locale, trouvent un réel prolongement dans le projet architectural en multipliant les correspondances harmonieuses, par le choix des matériaux, la présence du végétal, la notion de déambulation, les espaces intermédiaires dedans-dehors.
J’ai particulièrement retenu la notion de parcours, de circulations animées et lumineuses, en dialogue avec les espaces extérieurs, les accès piétonniers prolongeant les parcours urbains actuels.
Ma proposition dans le cadre du 1% artistique a consisté à déplacer de l’espace public à l’espace de l’école un objet bien identifié par sa forme et sa fonction. A la fois autonome, il est néanmoins par son implantation un élément qui ponctue un parcours et matérialise cette notion de circulation, et de rues intérieures.
Mobilier urbain, enseigne publicitaire, le caisson lumineux fonctionne comme signe de l’environnement urbain. Son intrusion dans l’espace protégé de l’école peut nous apparaître à priori incongrue et déplacée, il est aussi un élément familier et emblématique de l’environnement extérieur, celui de la ville.
Balisant en quelque sorte les parcours, deux sont installés dans deux des jardins intérieurs, parmi la végétation, un troisième sous la pergola, le quatrième est visible à l’extérieur, dès l’entrée.
Chacun des caissons lumineux contient une image en couleur faisant référence au végétal et plus généralement à l’art des jardins. La première image est issue de ce que l’on nomme l’art topiaire et représente un oiseau en if taillé.
Le motif est photographié de deux points de vue opposé et respectivement placé au recto et verso du caisson.
Le principe se répète ainsi, sous la pergola, avec l’image de rayonnage de sachets de graines de fleurs, dans le patio intérieur, avec des cactées, à l’entrée de la cour des maternels, avec le motif d’une grille aux formes baroques.
La dimension très visuelle de ces motifs, leurs caractères d’emblèmes, contribue a installer une forme ludique de signalétique et renforce par la dimension sculpturale des caissons l’identité de chacun des lieux investis.
Le choix de ce dispositif fait cohabiter deux conceptions très éloignées voir opposées de l’art des jardins : celle contemporaine, plus libre, plus « naturelle », aménagée dans les patios, se prolongeant dans le jardin d’accueil et la pergola, jusqu’au jardin des senteurs, hors l’école ; l’autre, par de véritables « curiosités végétales », exprime une nature domestiquée, sculptée et théâtralisée.