Ça sentait la poiscaille
Ça sentait la poiscaille, 2015
Matériaux de récupération, peinture blanche, dimensions : 310 x 400 x 340 cm
Vues de l’exposition ” Il Faut imaginer Sisyphe heureux “- Vern Volume.
Commissariat : Isabelle Henrion Avec : Estelle Chrétien, Jacob Dahlgren, Jérémy Laffon, Vincent Mauger, Benoît Pype, Letizia Romanini, Stéphane Thidet et Anaïs Touchot.
Les notions de construction et d’habitat sont au cœur du travail d’Anaïs Touchot. Il oscille entre architecture, sculpture et bricolage. Selon une esthétique du ” Do it yourself “, l’artiste observe, défait et refait, déconstruit et reconstruit les objets de ce monde. Elle considère ce mode opératoire comme un moyen d’accéder à une meilleure compréhension des choses, mais aussi des cultures et des coutumes qui les façonnent. L’humain se place alors au centre de sa pratique.
Pour Vern Volume, la jeune artiste brestoise érige une architecture à partir de fragments d’abris de provenances diverses. Le motif de la cabane est récurrent dans son travail. Tour à tour refuge solitaire au fond des bois, cabanon de plage ou de jardin, abri de fortune ou cachette des enfants, elle apparaît toujours comme un lieu en marge de societé, des lois, de la réalité, du monde des adultes et s’avère propice au déploiement de l’imaginaire. L’œuvre convoque de ce fait de multiples univers, fictifs ou terriblement réels, comme celui de la ” Folle de Saint-Lunaire “, dont l’unique occupation était de renforcer et de multiplier les murs de son habitation. La cabane d’Anaïs Touchot abrite ainsi près d’une centaine d’histoires de vies et son intérieur repeint en blanc propose d’acceuillir, telle une page ou une toile vierge, des narrations qui restent à formuler.
Isabelle Henrion
Photo : Guillaume Ayer