Notice : Projections est une commande (1% artistique) liée à la transformation du cinéma Le Mac Orlan en équipement culturel pluridisciplinaire de la Ville de Brest. L’œuvre est composée de deux films diffusés simultanément, l’un (34 mn, muet) est projeté en 16mm dans la salle de spectacle 30 minutes avant chaque lever de rideaux, sur un des angles du manteau de la scène avec le mur de la salle côté cour. L’autre film (11 mn) est diffusé en boucle sur un moniteur dans le foyer.

Ce qui m’intéressait dans cette commande était essentiellement le fait qu’une salle de cinéma, espace de projection, devienne une salle des fêtes, espace scénique. Le film que j’ai réalisé est un moyen de maintenir discrètement présent le cinéma. Le film projeté est installé dans la salle de façon à avoir un statut ambigu, est-ce uniquement une source d’éclairage ? est-ce un film réellement ? est-ce un reflet provenant de la salle? Projections vient créer un léger parasitage au moment où le public entre et attend le lever de rideau. L’œuvre peut être vue, regardée, ou bien découverte subrepticement. Sont filmés à la fois les sources lumineuses, le soleil, les projecteurs, les puits de lumière et les ombres projetées des hommes qui travaillent. A tous les stades du filmage, l’architecture, même si elle est représentée d’une façon très abstraite, est présente. J’ai souhaité éviter l’écueil du documentaire et de la dimension journalistique que pourrait prendre la réalisation d’un film sur un chantier. Ce film parle de météo, de mouvement, de travail et fait référence aux débuts du cinéma et à ses expérimentations.

Procédé de filmage :
une première génération d’images vidéo a été réalisée pendant les deux années de chantier. Ce film a été projeté sur un mur de la façade de l’ancien cinéma, puis re-filmé en 16mm.
Le film 16 mm est projeté à l’intérieur de la salle, sur un mur acoustique noir alors que les spectateurs entrent pour s’asseoir.
Un re-filmage en DV HD, du film 16mm installé dans la salle a été effectué. Ce troisième film aux images dégradées, où la lumière a du mal à percer est diffusé simultanément dans le foyer, telle une caméra de surveillance qui aurait du mal à restituer le sujet qu’elle filme: la lumière.

Le protocole d’installation et les négatifs sont déposés à la Cinémathèque de Bretagne