Charlotte
Vitaioli

UP . 17.10.2024

L'heure Bleue

2017

L’heure Bleue

L’Heure Bleue, 2017
Court-métrage en noir et blanc,
11minutes
Production Passerelle Centre d’art contemporain, Brest

Vue de l’exposition à la Chapelle de la Trinité, Plozévet.
Dans le cadre du Festival Arts à la Pointe
Production Passerelle Centre d’art contemporain, Brest (Programme Territoires Extra, en partenariat avec La Criée, centre d’art contemporain Rennes et soutenu par la Drac Bretagne ).
Photos: Charles-Hubert Morin

Charlotte Vitaioli nous invite à découvrir son dernier court-métrage intitulé L’heure bleue. Il constitue la suite d’un cycle d’œuvres pour laquelle l’artiste rennaise convoque l’iconographie des rites – païens comme sacrés – et les réinterprète à travers performances, dessins ou installations. Dans L’Heure Bleue, elle met en scène sa version de l’Arrivée du pardon de Saint-Anne de Fouesnant d’Alfred Louis Guillou, tableau au Musée des Beaux Arts de Quimper.

Des jeunes femmes juchées sur des bateaux, apparaissent dans la brume, munies de bannières et de drapeaux, figées dans des postures hiératiques. On dirait des apparitions: des images oniriques qui surgissent de l’eau. On se souviendra du symbolisme et des peintres préraphaélites, ou de Gaston Bachelard et du mythe d’Ophélie.
Cependant, si les références de l’artiste sont souvent explicites et relèvent du domaine du religieux, du rite ou de la littérature, c’est toujours pour procéder à un déplacement des codes. Du mystique au métaphysique et au … cinématographique. Les longs plans séquences soulignent ce mouvement processionnaire mystérieux et mélancolique, dont la destination reste une énigme. Illusion ou réalité ? Rituel ou fiction ?

Charlotte Vitaioli nous laisse volontiers la liberté de traverser ces paysages sans nous donner de réponses, et le spectateur – pour le dire avec Lautréamont - «décidera alors à prendre pour un souvenir, ce qui n’est peut être qu’un rêve… »

(Lautréamont, Les Chants de Maldoror, chant IV, Ed. Genonceaux, Paris, 1890, p.236)

Texte d’Alexandra Prandin coordinatrice du programme Territoires Extra, en partenariat
avec La Criée, centre d’art contemporain Rennes et soutenu par la Drac Bretagne

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Storyboard du film