Chaud/Change
**Chaud / Change**, 2019
Premier test - Installation sonore in situ cap Coz, Fouesnant
Ce projet à été soutenu par la ville de Brest
Hughes Germain questionne depuis toujours notre environnement sonore. Par cette installation, “Chaud/change”, il pose un point de vue analytique sur cet environnement en évolution. Réchauffement climatique, disparition des espèces animales, évolution des espèces endogènes sont autant de signes qui illustrent les changements qui affectent notre environnement aujourd’hui.
Mais qu’en est-il du son ? N’est-il pas lui aussi un critère d’analyse des changements en cours ? Par “Chaud-Change”, Hughes Germain propose de modifier notre paysage sonore pour nous alerter, sensoriellement et subrepticement, des changements en cours.
QUOI ?
Hughes Germain propose une oeuvre sonore, simple à mettre en oeuvre, déambulatoire et inscrite dans le paysage urbain.
Cette installation prend forme dans des espaces verts urbanisés (dans plusieurs quartiers d’une même ville par exemple, le long d’une rue, dans un parc, sur une place…). Disposés dans les arbres, en hauteur, de petits modules sonores à panneaux solaires émettent du son dès réception des rayons du soleil. Ils produisent chacun leur son, ce qui crée une polyphonie étalée dans l’espace :
- une partie émet une palette sonore très proche des cigales - des sons “rythmiques” presque
entrainants, pas tout à fait naturels, mais qui évoquent la chaleur et le soleil. - d’autres émettent de temps en temps une harmonie de sons proches d’une clochette qui dure, comme de petits signaux d’alerte…
Au premier abord, les cigales rappellent le sud de la France, la chaleur - sauf qu’elles sont entendues dans un lieu où elles ne résident pas d’habitude, suggérant ainsi qu’elles ont migré avec le changement climatique…
Si on porte son attention sur le chant des cigales, on découvre que quelque chose est étrange, est trop musical pour être naturel, sans en être vraiment sûr.
Sur un second plan, les clochettes, de manière douce et délicate, fonctionnent comme un signal, un appel à l’attention, à la vigilance (proches des signaux que nous envoient nos téléphones).
Le doute s’installe donc à trois niveaux : la localisation incongrue des cigales, la réalité de la musique qu’elles produisent, et l’appel des clochettes vers nos oreilles…
QUEL EFFET ?
L’effet de cette oeuvre sonore repose sur un savant mélange entre ordinaire et extraordinaire, entre l’inaperçu et la surprise. Le passant se fait surprendre sans s’en rendre compte. Son environnement sonore lui semble ordinaire, naturel… quand soudain, un son ou une mélodie, attire son attention et éveille ses sens, le met en alerte : “Des cigales ici ?”. Il prend
alors conscience du son qui l’entoure. Avec un peu d’écoute et d’analyse, le doute ne tient pas longtemps ; il reconnait les sons non-naturels, il est sensible aux signaux d’alerte qui accompagnent les cigales.
Dessin préparatoire