Motifs
Éperon, 2007
Crayon graphite, acrylique sur papier
125 x 170 cm
Fleur, 2007
Gouache, vernis sur papier.
125 x 170 cm
Grillage, 2007
Crayon graphite, pierre noire sur papier
125 x 170 cm
Sans titre, 2007
Acrylique, marqueur, peinture pour carrosserie sur papier
125 x 170 cm
La mano, 2007
Gouache, acrylique sur papier
125 x 170 cm
Sans titre, 2007
Peinture à l’huile sur papier
125 x 170 cm
Rempart, 2007
Encre de Chine, gouache, posca sur papier
125 x 170 cm
Photos: Hervé Beurel
Cette exposition est la restitution du projet de création développé par Jean-François Karst au Centre Culturel Colombier. Cette résidence aura été l’occasion de lui permettre un développement nouveau de sa recherche picturale, tout en l’invitant à s’ancrer dans un territoire où parcours et déambulations, paysages et architectures, signes et traces, rencontres avec les habitants et usagers pour des visites auront nourri son regard.
Les « dessins » de Jean-François Karst (par opposition à un autre axe de son travail qu’il nomme peintures) interrogent l’acte de représentation à travers la question du motif, de sa récurrence, du format et de l’usage d’une multiplicité de techniques. Chaque nouvelle série, puisque c’est ainsi qu’il se projette dans le geste, est l’occasion de tester de nouveaux formats, procédés et matériaux, à partir de contraintes énoncées au préalable, manière de remettre en jeu les « savoirs faire » face à de nouvelles questions.
Après la série « Paint it, black » présentée en Octobre 2006 où la bichromie noir / blanc se déclinait en format 60 * 80, il aura proposé lors de cette résidence de créer une série de sept peintures, en couleurs, de format 125 * 170.
Jean-François Karst porte une attention scrupuleuse à la réalité qui l’entoure et dans laquelle il puise la matière de son travail. Regard aiguisé sur les détails, lettrages, signes et images qui officient à la communication ambiante, traces sur les murs, rythmes urbains et architecturaux, objets, qualités des matières minérales ou végétations, Jean- François Karst cadre, prélève et accumule une quantité importante d’images, comme une notation subjective dans le quotidien qui l’entoure.
Il s’empare de l’environnement, sélectionne, isole, recadre ces fragments pour mieux les réinvestir dans sa pratique
picturale. Les images produites procèdent par télescopage, association à contreemploi
et monumentalisation de fragments. Le motif, décontextualisé s’empare de la surface pour en dissoudre le sens premier et met en tension notre regard, nos représentations, la connaissance commune et factuelle des éléments. La matière,
lisse, s’affirme en surface et renforce la volonté d’une peinture, qui bien que figurative, cherche à s’émanciper de la narration.
Ainsi, l’étiquette format timbre-poste du filet d’agrumes devient métaphore ambiguë de l’échange solidaire, l’objet trouvé se transforme en pochoir pour une répétition du motif ainsi apparu, puis une tentative d’épuisement du motif lui-même par la couleur. Cette exposition témoigne d’une émancipation. Plus qu’une lecture du territoire, l’exposition nous propose de ré-envisager les signes qui constituent notre environnement.
Phakt, Centre Culturel Colombier, 2006.