Pascal Rivet, un artiste de haute volige.
Bonnes ou mauvaises, les images de l’enfance demeurent, indélébiles, les images et les lieux où elles se montrent. L’enfance de Pascal Rivet est tapissée de critériums cyclistes. Le cyclisme, c’est d’abord et toujours une histoire de môme, ces journées passées au bord de la route, casquette publicitaire vissée sur la tête, sandwich au pâté et cannette de jus de fruit, à regarder pédaler les coureurs, à s’enivrer du bruissement métallique d’un peloton qui passe. C’est un sport de paysans et de bricoleurs où l’effort individuel tient lieu de vertu quand le recours à l’esprit d’équipe relève généralement de la stratégie sinon de la simple tactique. C’est aussi un sport de damnés, un chemin de croix. Chez Rivet, ces souvenirs du bord des routes se doublent rapidement d’une pratique du vélo en compétition, modeste, certes, mais suffisante pour le doter d’une expérience réelle des pelotons : les clubs, les entraînements, le retrait du dossard et puis la course autour de ces églises dégorgeant de statues polychromes, les quelques places d’honneur, panier garni en guise de récompense. Le cyclisme mais aussi le foot, plus qu’un sport véritable, une seconde nature chez la plupart des garçons, qu’ils habitent la ville ou la campagne. Le bonheur des maillots remis en début de saison, les rendez-vous du mercredi et du dimanche, le plus souvent en équipe B mais dans l’espoir, toujours, de figurer sur la feuille de match de la A, enfin, la fièvre des résultats, le dimanche soir au bar des Sports, le lundi matin dans le journal. Une culture, à n’en pas douter.
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Jean-Marc Huitorel in Pascal Rivet, Isthme éditions, 2004.