La forme-valeur
La forme-valeur
Galerie du Cloître, EESAB Site de Rennes, 2005
Vues de l’exposition Photo : D.R.
Ma nana huit fois, _2004
Impression typographique sur peau de veau
Collection FRAC Bretagne
Dans le Théâtre des Variétés, la foule qui attend a son premier regard sur l’héroïne du roman d’Emile Zola, Nana. Ils sont agités, impatients, commencent à murmurer leur désapprobation, et puis elle a fait son apparition :
Très grande et bien bâtie pour ses dix-huit ans, dans sa tunique blanche de déesse, et avec ses longs cheveux blonds tombants sur ses épaules, Nana descendit les feux de la rampe avec l’assurance tranquille. Accueillant le public en riant, elle se lance dans la grande chanson: «Lorsque Vénus rôde à la tombée»…
L’évaluation du public de Nana a été réécrit, à la première personne du singulier, reprenant ses attributs (comme l’artiste aime à penser). Imprimé sur du velin, comme une carte de visite. Le cuir de veau est lisse et la surface est absorbante. C’est le cuir le plus proche de la peau humaine. Les descriptions du corps transgressif de cette femme du demi-monde, Nana, lui sont retournés par un simple changement de pronom. Mais on les prend aussi pour soi, dans une lecture intériorisée. On pourrait dire que Nana est un corps masquant un objet.