Pendant la résidence à Pollen au printemps 2014, je me suis intéressée aux mécaniques du paysage, ce qui se meut peu à peu, jour après jour. La bastide de Monflanquin, sur une hauteur surplombant la plaine, était un lieu propice pour l’observation. Les astres, soleil, lune ou étoiles, rythmaient ce printemps particulièrement beau.

L’exposition s’est déroulée dans une maison vide à proximité du centre d’art. Trois chambres ont été utilisées, chacune pour traiter d’un mouvement :

La première mettait en jeu le mouvement du soleil, de plus en plus haut à mesure que l’on s’approchait du solstice de printemps. Des tiges d’acier galvanisé étaient posées jour après jour sur la projection lumineuse de la fenêtre dans la pièce. Il en résulte la matérialisation d’une évolution, un graphique d’un temps écoulé.

La deuxième concernait les étoiles, et leurs trajectoires chaque nuit : celles visibles par la fenêtre de la pièce ont été reproduites sur le mur au sud, puis les courbes vers leurs couchers sous l’horizon de l’ouest ont été dessinées au charbon.

La dernière salle était pour le ciel : des copeaux de sarments de vigne, abandonnés dans la maison, on été posés au sol pour rappeler les déplacements des nuages, des oies sauvages, ou pour me rappeler l’estran qui était loin à lors.