Le syndrome du trapèze, 2003
Photos : Guillaume Pinard
Peintures présentées dans l'exposition
Guillaume Pinard © Adagp, Paris, 2022
Dans le volume : la préhistoire issu d’une série de livres éducatifs appelée explorons ensemble, dont je collectionnais les volumes étant enfant ; l’apparition des crocs magnons, dits aussi hommes modernes, était illustrée par un dessin représentant une famille évoluant dans un paysage enneigé de l’ère glaciaire. Cette représentation fit naître dans mon esprit l’idée d’une convergence de cause à effet entre la cristallisation de la nature, son raidissement et l’émergence de la conscience humaine. Il ne faisait pour moi aucun doute qu’à la bipédie qui avait libéré nos mains, avait succédé une baisse de tension du monde vivant conjuguée - le froid faisant - à un raidissement de nos nuques de pré-humains. Raideur qui fixa et canalisa nos visions pour nous permettre de révéler notre pouvoir de discrimination. Dans les expositions que je réalise, je souhaite insinuer chez le spectateur ce sentiment d’emplâtrement des mouvements du monde, renvoyer la concordance des signes à leur opacité, générer cette crispation de la nuque sans laquelle l’acuité reste flottante. Cette crampe dorsale porte le nom de Syndrome du Trapèze.
Bénédicte Ramade, novembre 2003