Outta Luck - vidéo
Au premier plan d’Outta Luck (2022) trois jeunes gens, légèrement alcoolisés, calés sur des transats, discourent de tout et de rien. Ils sont dehors, il fait nuit, le ciel est dégagé - il est même : « hyper chelou ». A perte de vue, ils ont l’immensité sous les yeux, mais ils ne la contemplent pas. Ils la parlent, et ce qu’ils nous en montrent, c’est l’application des différentes structures contemporaines de production de sens à une situation donnée. Tout y passe : fake news et post-vérité, GAFAM et Bitcoins, système solaire et amour universel.
La langue est celle du small-talk, ce bavardage mécanique que l’artiste explore pour se confronter à l’épais mystère de l’existence. Le langage est cependant visuel et la situation d’énonciation appareillée dans une affaire de superposition, avec, au second plan, un long plan séquence de danse-transe collective, évoluant à la manière d’un clip sur un téléviseur oublié.
Les nouveaux philosophes du Jardin ont beau être passablement pétés au Sky©, l’ataraxie reste visible par temps dégagé pour qui veut bien s’en donner les moyens.