Greffes au musée
Dialogue d’œuvres de Jean-Yves Brélivet avec des œuvres de la collection du Musée des Beaux-Arts de Pont-Aven. Exposition organisée en partenariat avec le FRAC Bretagne.
Au mur : Enseigne de la pension Gloanec, tableau de Hermanicus-Franciscus Van der Anker (1832-1883) et Fernand Quignon (1854-1941) , Huile sur bois, vers 1880. Collection Musée des Beaux-Arts de Pont-Aven.
Au mur : Les porcelets, Paul Sérusier (1864-1927), Huile sur toile, 1889. Collection Musée des Beaux-Arts de Pont-Aven
Au mur : Aimez-vous les uns, les autres, Paul Gauguin, monotype aquarellé, 1894. Collection Musée des Beaux-Arts de Pont-Aven
Vues d'exposition.
Photo : Musée des Beaux-Arts de Pont-Aven
Le souffleur de vers, 2011
Oiseau en haut à gauche, résine polyster
Sur la droite, Ernest Ponthier de Chamaillard, buffet en bois sculpté polychrome, bois de châtaigner, 1899.
Sur le buffet trône un oiseau dit “oiseau de Eames1 ”, qui n’est cependant pas une création des Eames mais une trouvaille du couple. Amateurs de Folk Art, ils collectionaient des pièces d’artisanat local et c’est au cours de l’un de leur nombreux voyages qu’ils ont ramené cet oiseau.
Greffes aux Musée
La nuit des Musée a été l’occasion d’amorcer un dialogue entre quelques œuvres de la collection permanente et quelques unes de ma réserve.
Quel plaisir d’être au marché : se laisser aimanter, s’approprier pour un moment ces morceaux de vie à contempler. Et l’on plonge dans le rêve suprême du collectionneur !
Avec l’animal comme repère sélectif, mon choix s’est tourné vers les œuvres engagées dans la résistance. Résister au regard : voilà l’atout majeur! Les peintures à tiroirs protégent leurs secrets. Il faut se frotter les yeux pour y voir clair, gamberger parmi les hypothèses…
Par des chemins détournés, nous tentons d’éclairer le mystère, mais on s’ouvre d’abord sur l’imaginaire.
La sélection « coup de cœur » mise en écho avec mes énergumènes, raconte une rencontre générationnelle qui durera jusqu’au départ des hirondelles. D’une seule voix, pour mieux se faire entendre, les partenaires sortent le slogan : union à l’unisson. Entre l’union fait la force et l’union fait la farce : que choisir ? Mes animaux toujours guillerets tirent l’ensemble vers la fanfaronnade, les œuvres muséales resserrent les rangs. Par leur alliance, ces dernières profitent de la couleur du temps, les miennes d’une patine jubilatoire.
« C’est pas la colle qui fait le collage ». Ce principe de rapprochement, propice à l’amalgame ou au dérapage, récurrent dans mon travail, trouve ici une autre échelle. Mes ambassadeurs adhérent à l’histoire de l’art. Je l’embrasse en directe.
Le télescopage des œuvres engendre un titre de synthèse, suivi d’un texte résonance.
Titres : Les fantômes parcourent la peinture.
Pinceaux et balais sont des armes blanches à affûter.
La vie dérive de porcs en porcs.
Aujourd’hui journée : chasse et pêche.
Un ego monstrueux.
A chaque époque sa couleur.
Jean-Yves Brélivet, 2011
- Charles Eames (1907-1978) était un designer et architecte américain. Il travaillait essentiellement avec sa femme Ray Eames. ↩