C’est au tournant des années 80 que Brélivet s’engage dans l’élaboration d’un univers fabuleux, relevant de la sculpture, où domine la figure animale, à quoi il lui arrive d’associer différents attributs et qu’il intitule Le tango des espèces. Sur le plan strictement rétinien, il s’agit dans tous les cas d’animaux qu’on croirait emprunter à la Fontaine, dont le souvenir plus que la lecture systématique enchante l’artiste. L’allure bonhomme de ces figures, le chromatisme joyeux fondé sur de francs contrastes de couleur, la jovialité des postures, la justesse de leurs traits si finement observés, tout cela évoque également l’imagerie des […]
C’est au tournant des années 80 que Brélivet s’engage dans l’élaboration d’un univers fabuleux, relevant de la sculpture, où domine la figure animale, à quoi il lui arrive d’associer différents attributs et qu’il intitule Le tango des espèces.
Sur le plan strictement rétinien, il s’agit dans tous les cas d’animaux qu’on croirait emprunter à la Fontaine, dont le souvenir plus que la lecture systématique enchante l’artiste.
L’allure bonhomme de ces figures, le chromatisme joyeux fondé sur de francs contrastes de couleur, la jovialité des postures, la justesse de leurs traits si finement observés, tout cela évoque également l’imagerie des livres d’enfants, la tranquille ménagerie des tendres années, le manège enchanteur autant qu’intrigant. L’étonnante dextérité avec laquelle elles sont réalisées témoigne d’un type de savoir-faire quasi-anachronique et en même temps, cela évoque le mimétisme des personnages des musées de cire. Ces créatures, si vivantes et réalistes en effet, on dirait qu’elles sont le résultat d’une observation si attentive de l’homme que celle-ci débouche sur une représentation plus vraie que nature, l’animal devenant ici la forme aiguë d’une vision au scalpel de l’état des l’humains.
Extrait du texte de Jean-Marc Huitorel, édité pour l’exposition “Baignade interdite », Galerie du TNB, 1998.