Les baigneuses font partie de différents genres de représentation, le corps nu, le corps en mouvement, et le corps dans le paysage. Les thèmes tels que la toilette de Vénus, Aphrodite ou Diane au bain, sont réalisés par plusieurs grands artistes du XIXe siècle. Les corps sont offerts au regard, dans un cadre plutôt intime, domestique. D’autres représentations de bain, de toilettes sont réalisées par la suite notamment par Degas. Petit à petit, les corps sortent de l’espace de la salle de bain pour aller vers l’extérieur, vers les bords de mer, les lacs et les points d’eau. Le mouvement et la vitesse représente une société qui change et évolue, le XXe siècle est une époque de loisirs, sportive et moderne, les baigneuses se mettent à bouger, les corps semblent se libérer, représentant la force et la vitalité. Les corps bougent, mais ils restent objet de désir, proposés par des artistes majoritairement hommes. C’est une apparente liberté du corps, qui reste objectifié et décoratif et qui se dissocie difficilement de son environnement, l’espace domestique dans un premier temps, et ensuite avec les congés payés, le grand air, les plages, les bords de mer… La teinte d’une fesse rappelle celle de l’eau qui miroite, la chevelure prend l’aspect d’un arbre. Un pied, un corps se confond avec un rocher, les seins et les vagues ondulent. Le regard posé sur ces corps ainsi que sur ces paysages, semble célébrer avant tout la domination de la nature et de la femme comme partie intégrante de celle-ci par l’homme.