Sauter et sʼétourdir, splitch ; splatch ; splotch
Dans le cadre du festival SOÑJ #2 organisé par l’atelier culturel de Landerneau, parc de Dirinon.
Commissariat Virginie Barré.
Photos : Estève Denis
Les premières intentions de Clémence Estève étaient de revisiter l’iconographie des Baigneuses.
Ces représentations de femmes dénudées et gracieuses ont été fixées par des peintres tels que Renoir, Cézanne, Picasso. Tandis que Clémence fait ses recherches, La tempête Ciarán frappe la Bretagne. Les forêts dévastées s’insinuent dans son imaginaire, les arbres au sol l’amènent à s’emparer de ce qui devient une évidence : la chute. Elle substitue alors aux silences de la délicatesse et de la volupté, les bruits et la joie des corps qui sautent dans l’eau tête la première, risquent le plat. Les paires de jambes que Clémence fait sortir de l’eau nous racontent les plongeons, et prennent à rebours les œuvres canoniques. Si historiquement l’iconographie des Baigneuses symbolise la liberté c’est au prix de l’idéalisation du corps des femmes, dont l’élégance est toute entière destinée au plaisir des autres. En 2024 Clémence Estève représente des corps non genrés, et ses Baigneur·euses poursuivent l’éloge de la liberté
Marie Adjedj