Ces dispositifs de flottaison individuel s’inscrivent dans un ensemble d’œuvres qui revisitent l’iconographie des Baigneuses dans l’histoire de l’art occidentale. 
Les femmes ont été représentées, dénudées, lascives, gracieuses… Leurs postures et représentations nous racontent l’histoire d’un regard masculin, le mâle gaze, qui a façonné notre histoire de manière plus générale. C’est ce regard qui épie, qui surprend, qui scrute, qui jauge, et qui finit par sculpter et objectifier les corps.
Nous avons été éclipsées par nos propres corps.
S’inscrivant dans la continuité d’oeuvres réalisées dans les années 70 par des artistes féministes, telles que Nicola L ou Heidi Bucher, ces sculptures gilets, à la fois équipement de sécurité (moyen de prévention essentiel au risque de noyade en activité nautique) et pied de nez à toute forme de sexiness, sont molles et légères, aux mains larges, aux bras longs et aux pieds boudinés. 
Ce sont des corps à enlacer pour flotter, qui ont été pensés comme un moyen de se détacher du poids du regard, de défaire les corps pour mieux faire corps.

Trois premiers gilets de cette série, ont étés produits dans le cadre du projet Superfish #2  Tout pirogue, exposés en 2023 à l’Artothèque de Caen. Superfish est le titre générique d’un projet collectif imaginé comme une plateforme collaborative de rencontres entre pêcheurs, collectifs d’artistes et spécialistes de la pêche traditionnelle afin de produire expositions, éditions et performances.
Les autres gilets ont ensuite étés produits en 2024 dans le cadre d’une déambulation dans Landerneau pour clore le festival SOÑJ #2.