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performance d'une durée de 2 heures présentée trois fois pendant la durée de l'expositionPrix-exposition Art Norac-FRAC Bretagne, Rennes (France)
Commissaire : Elena Cardin
Performeur : Ramo Jalilyan
Photo : © Aurélien Mole et © Malo Legrand
Performance activée trois fois durant la durée de l’exposition pendant deux heures.
Vues d’installation :
the little lost planets, 2022, paraffine, éléments organiques et trouvés (fleurs, cheveux, cigarette, mégot, chaîne, perles...), diamètre 6 cm ;
a paintingyellow, 2022, film alimentaire, peinture, 150 cm x 100 cm ;
a landscapegreen, 2022, film alimentaire, peinture, 150 cm x 100 cm ;
a slippery poembrown, 2022, film alimentaire, peinture, 150 cm x 100 cm ;
a flying sculpturebeige, 2022, film alimentaire, peinture, 150 cm x 100 cm ;
l’âme lézardée, 2022, mousse, velours, fils coton, inox, pierres, balle usagée, capsule, 100 cm x 16 cm x 6 cm ;
et mon corps est un asile ouvert toute la nuit, 2022, verre, inox, eau, thé, café, vin, dimensions variables ;
sensitive surface: thermotactile, 2022, acier, peinture thermosensible noir, 200 cm x 80 cm
a landscape_green, 2022,
film alimentaire, peinture, 150 cm x 100 cm, vue de la performance
des astres, des outils, de la musique le jour comme la nuit, 2022,
laiton, miroir, dimensions variables ;
a slippery poem_brown, 2022,
film alimentaire, peinture, 150 cm x 100 cm. Vue d’installation.
et mon corps est un asile ouvert toute la nuit, 2022,
verre, inox, eau, thé, café, vin, dimensions variables.
sensitive surface: thermotactile, 2022,
acier, peinture thermosensible noir, 200 cm x 80 cm. Vue de la performance.
the little lost planets, 2022,
paraffine, éléments organiques et trouvés (fleurs, cheveux, cigarette, mégot, chaîne, perles...), diamètre 6 cm.
Vue de performance et détails.
jusqu'à leur disparition, 2022,
verre, pigments, pierre volcanique, sable, poudre à maquillage, environ 7 cm.
Vues d’installation et détail.
Sans suivre un axe thématique, l’exposition qui regroupe les 4 artistes nommé.e.s au Prix du Frac Bretagne tente de mettre en exergue des postures, des tempéraments et des perspectives sur le monde qui mobilisent des régimes d’attention particuliers.
A l’image des lézards qui surgissent soudainement pour disparaître aussitôt, les artistes ici réuni.e.s s’intéressent à des états transitoires, à des moments de passage d’une perspective à une autre, au corps dans son impermanence et sa fragilité. Certaines œuvres ont une vie éphémère puisqu’elles se développent en relation au lieu d’exposition pour ensuite disparaître ou persister sous une autre forme dans un autre lieu.
Aux lézards on doit l’origine des expressions “lézarder” et “faire le lézard” qui évoquent des états de stase et de manque de mouvement, souvent connotés négativement comme des moments d’improductivité. Mais l’immobilité du lézard ne se réduit jamais à l’immobilisme ni au simple repos car, immobile sous le soleil, le lézard est toujours en alerte. Pour le philosophe Jérôme Lèbre, auteur de « L’Eloge de l’immobilité », l’immobilité correspond à la décision d’occuper un lieu et de tenir une position. A l’ère de l’accélération, des impératifs de mobilité et de flexibilité, être artiste.s. signifie avant tout faire le choix de s’arrêter, de se tenir dans un lieu non pour une volonté de repli du monde mais au contraire pour ouvrir l’espace des possibles. Par le prisme d’approches plastiques et conceptuelles très différentes, Reda Boussella, Clémence Estève, Fanny Gicquel et Valérian Goalec font appel à l’inaction, la lenteur, le rêve, l’horizontalité aussi bien qu’à la chute et l’échec pour leur potentiel de résistance face à la soif de verticalité, réussite et succès qui domine le temps présent. Cela peut par exemple prendre la forme, dans l’installation de Valérian Goalec, d’un détournement poétique de l’architecture standardisée des lieux de remise des prix, en questionnant subtilement la pertinence de la notion de compétitivité dans le champ artistique. Dans les sculptures de Reda Boussella, des objets d’entraînement des sports de combat peuvent se transformer en des éléments burlesques et la morsure effrayante d’un chien malinois en un tendre valse. Clémence Estève déforme la silhouette des grandes sculptures de l’histoire de l’art, la scoliose étant pour elle une façon d’interroger les injonctions sociales de redressement du corps ainsi qu’un moyen de dévier tout en restant figé, de saisir un mouvement là où le corps paraît immobile. A travers la lenteur et le ralentissement, les performances de Fanny Gicquel invitent à la contemplation jusqu’à créer des images proches du tableau vivant qui questionnent nos actuels modes de relation et de communication.
Les artistes nous suggèrent que la vulnérabilité des corps et de notre environnement donne accès à la possibilité de développer de nouvelles formes de partage, de présence et de soin. Mais aussi d’inventer des nouvelles stratégies d’interaction et des nouveaux regards vis-à-vis de nos corps et leurs métamorphoses au niveau physique, intime et sociale.
Elena Cardin
Texte écrit à l’occasion de l’exposition collective Les lézards, Frac Bretagne, 2022.
Vues d’atelier
Vues de l’exposition collective An Imagination of Bodily Autonomy
Photo : Nina Kraus
Documents de recherche
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https://www.zerodeux.fr/reviews/les-lezards/