Dialogues avec la grande distribution
Dialogues avec la grande distribution_, _2001__
Dialogues avec la grande distribution active la multitude à travers un jeu de voix polyphoniques. Des couriers composés de textes et de photographies sont envoyés par des consommateurs « lambda » au service clients et aux manageurs de divers hypermarchés pour leur faire part de leurs ambitions, expériences, épiphanies et conseils.
Ces personnages, des « hétéronymes » de dimensions Beckettiennes, prennent les campagnes publicitaires de leurs hypermarchés au pied de la lettre pour pousser le discours de confiance et de proximité de ces derniers jusqu’à l’absurde. Ainsi, Michel Poletti, ouvrier alité indéfiniment suite à un grave accident de travail s’empresse-t-il de communiquer (lettres avec photos encadrées à l’appui) aux trois hypermarchés dont il reçoit régulièrement les prospectus son bonheur retrouvé après que sa sœur ait eu l’idée de tapisser sa chambre avec. Voici votre cadeau…
C’est avec le même pathos que le père de Richard Baudevin, dépassé par les excès ultra-conceptuels de son fils renvoyé des Beaux-Arts, adresse au siège central des supermarchés Casino à St. Etienne un dossier conséquent de sculptures réalisées par son fils, dans l’espoir de lui trouver un emploi soit comme étalagiste soit comme photographe justement pour les produits qui apparaissent dans les prospectus.
Ces correspondances, fruits hallucinés d’une quinzaine de personnages qui le sont autant, se présentent sous des plaques de verre (une plaque par élément formant ainsi une banquise conceptuelle) sur quinze mètres linéaires continus de tables dont la configuration générale reste variable (ligne droite, à zigzag etc.) en fonction du lieu où la pièce est exposée. Certains envois ont reçu des réponses de leurs interlocuteurs, d’autres non.
Se dresse en tout cas une œuvre au statut étrange composée uniquement de copies, les originaux étant envoyés vers qui sait quel destin, une archive de propositions, de micro-œuvres plus ou moins recevables, dont l’efficacité tient à leur état fragile d’existence. Dialogues avec la grande distribution se sert des protocoles de l’art conceptuel pour créer des fictions destinées à tester les limites de la logique régissant les protocoles de communication de l’hypermarché.
Comme Transmetteur Polyphonique de Rêves, Ligne Ouverte, et Centre de Tri Visuel, Dialogues avec la grande distribution est une et multiple, composée d’une superstructure qui revêt les codes esthétiques établis pour diffuser une multitude d’œuvres ou de manifestations « autres ». On frôle une vision anthropologique de l’art, qui se dessine toujours dans l’écart entre l’idéal et la réalité.
Présentation de Dialogues avec la grande distribution, à l’Espace Paul Ricard, lors de l’exposition “Lost in the supermarket”, Paris, 2001
Dialogues avec la grande distribution, 2001
Présentation des correspondances à la Galerie Commune, Tourcoing
Photographies Florian Kleinefenn
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Voir la correspondance avec Charles Baudevin Voir la correspondance avec Christian Finozzi Voir la correspondance avec Claudine Finello
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Voir la correspondance avec Corrine Marconi Voir la correspondance avec Francesco Finizio Voir la correspondance avec Francis Devriendt
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Voir la correspondance avec Franck Fontaine Voir la correspondance avec Géraldine Noiret Voir la correspondance avec Lucie Botella
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Voir la correspondance avec Martin Forestier Voir la correspondance avec Michel Poletti Voir la correspondance avec Philippe Finzi
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Voir la correspondance avec Serge Poletti Voir la correspondance avec Sophie Ribera Voir la correspondance avec X Corbeau