Tous sur le pont
Le petit refrain
Lecture d’un texte par l’artiste, durée 1min13, prise de son Joachim Monvoisin
Performance Tous sur le pont, Pont-Croix, 2005
Tous sur le pont, Performance à Pont-Croix, 2005
Photos : Gérard Lefort
TOUS SUR LE PONT, AVEC L’ANIMAL QUI EN A PEUR
Cette proposition a été réalisée dans le cadre de la manifestation « Résidence-Express » organisée par l’association « Art-Pont » à Pont-Croix du 25 juillet au 8 août 2005.
A l’occasion de cette manifestation, le samedi 30 juillet, les passants, les promeneurs, les curieux étaient invités à coiffer une tête d’âne d’un bonnet de leur choix. Par projection jubilatoire, par transfert, l’animal parlait. Le chapeau en dit long sur celui qui le porte.
Après une traversée biblique très flatteuse, la cote de l’âne a dégénéré en moqueries, le voilà victime de rictus chroniques. Jules Ferry lui a porté le dernier coup de pied : le bonnet décoiffe sur le champ.
L’idiot de la classe reste un des rares animaux domestiques que les épidémies ignorent. Sa bonhomie désarmante chasse les virus.
L’œil en amande participe à son capital sympathie, mais l’on n’oublie en rien, la carriole de casseroles qu’il trimballe. La tare de l’entêtement pèse lourd dans la musette. Cette idée reçue s’avère fausse : l’âne agit par prudence. Ses grandes oreilles aux pavillons pivotants captent tous azimuts, l’informent sans faille (Dans l’armée les radars à coupoles se dénomment grandes oreilles). Sa capacité d’analyse exaspère et provoque le déchaînement du bâton. Avant de traverser un pont, il hésite longuement : L’eau le trouble. Mais le plancher des vaches aux zones d’ombres sournoises lui assure un pied ferme, toujours en funambule. Jouer au cheval sans frein ne lui ressemble pas, faire le zèbre non plus.
Au chapitre prudence, l’âne se conduit comme le pape de la sécurité.