Sur les hauteurs comme dans les ténèbres, les divinités se rencontrent : « Et flamines, santons, brahmanes, mages, guèbres/ Ont crié : Jupiter ! Allah ! Vishnou ! Mithra ! » écrit encore Hugo dans Magnitudo Parvi. Chez Angélique Lecaille, le dessin est bien le lieu d’une épiphanie, l’apparition sur la feuille d’une idée profonde mais indicible, un puissant désir de relief, qui se manifeste par une vision à la surface du papier noirci, rayé, estompé, réservé, dans une série de gestes sans programme. En cela les visions rocheuses de l’artiste se reconnaissent dans le paysage romantique tel que le préconise Caspar David Friedrich en réclamant du peintre […]
Sur les hauteurs comme dans les ténèbres, les divinités se rencontrent : « Et flamines, santons, brahmanes, mages, guèbres/ Ont crié : Jupiter ! Allah ! Vishnou ! Mithra ! » écrit encore Hugo dans Magnitudo Parvi. Chez Angélique Lecaille, le dessin est bien le lieu d’une épiphanie, l’apparition sur la feuille d’une idée profonde mais indicible, un puissant désir de relief, qui se manifeste par une vision à la surface du papier noirci, rayé, estompé, réservé, dans une série de gestes sans programme. En cela les visions rocheuses de l’artiste se reconnaissent dans le paysage romantique tel que le préconise Caspar David Friedrich en réclamant du peintre qu’il représente « ce qu’il voit devant lui, mais aussi ce qu’il voit en lui-même ». Quant au motif extérieur, ce n’est pas la nature parcourue par le marcheur du XIXe siècle mais une reproduction de nature qui émeut les citadins connectés, une nature dupliquée et peut-être disparue.
Julie Portier