Charlotte
Vitaioli

06.11.2023

Texte de Marie Maertens

2023

Charlotte Vitaioli plonge notre regard dans un univers gai, très coloré qui réemploie des codes de la BD, du cinéma ou d’autres sources de l’histoire de l’art, dont elle aime varier les périodes et approches. Ainsi, l’on recrée aisément son propre film à découvrir ces éléments qui nous semblent familiers et s’inscrivent dans des scènes de genre contemporanéisées. Le plus souvent constitués à partir de captures d’écrans, ces moments suspendus sont nommés des « poèmes visuels ». L’artiste fait beaucoup d’arrêts sur images de visages de femmes, notamment de l’époque des sixties, qui lui permettent d’interroger son statut et son évolution, mais aussi de réaliser une forme de cartographie des émotions. Si l’un de ses médiums de prédilection est le dessin sur papier, Charlotte Vitaioli peut également développer sur de grandes tapisseries ou des sculptures - notamment par la céramique - une approche exaltant le côté factice de la représentation. Elle nous projette alors dans la construction de paysages, qui peut aussi faire appel à un imaginaire hollywoodien, ou réfère à la mythologie des sirènes ou des Vénus antiques. Parfois avec un côté toc totalement assumé, elle nous dit bien que le rôle - et le plaisir de l’artiste - est de nous mener comme dans un conte fait d’onirisme et de poésie. Abstraite ou passant par des images de périodes iconiques, d’où son attrait pour les actrices ou les chanteuses qui personnifient les déesses d’aujourd’hui, la magie opère. Et quand bien même les sentiments peuvent se révéler douloureux, la vibrance et l’éclat des couleurs transformeront cette mélancolie en joie…