La longueur de la vitrine devient une période temporelle, du solstice de juin à gauche à celui de décembre à droite.
Sur les draps suspendus sont représentés les nuits, les jours et les cycles de la lune.
Les nuits sont faites de bandes peintes de plus en plus larges à mesure que leurs durées augmentent, que l’on s’approche de décembre. Les jours sont les intervalles entre les bandes peintes.
Les cycles de la lune sont représentés par des variations dans la hauteur des bandes  : les nuits de Pleine Lune sont blanches et continues, alors que les nouvelles lunes sont brèves ou inexistantes.
On voit l’évolution des cycles lunaires pendant une durée rythmée par l’alternance des jours et des nuits.
Les lignes sinusoïdales créées se retrouvent dans une multitude de phénomènes naturels, les vagues des océans, les calendriers de marées, ou le développement en harmonique d’une rotation circulaire d’un astre autour d’un autre astre.
Ainsi se dessine un calendrier des limites d’obscurités : les lumières solaires et lunaires jouent l’une de l’autre, se complètent et animent la surface des draps.
Il montre tous les possibles lumineux d’un morceau d’année, les aubes et les crépuscules, les levers et les couchers de lune, les nuits sombres et les nuits claires.
Cette installation calendaire  rend visible les liens entre plantes et gravitation universelle. Elle donne à voir par le proche et l’accessible une autre réalité, tout aussi quotidienne, mais céleste et astronomique, la course de la terre autour du soleil.
Les plantes, biologiquement, symboliquement, rituellement, ont depuis toujours permis la constitution de calendriers cohérents avec les manières de vivre et de percevoir le monde. Notre calendrier est parsemé de coutumes, laïques ou religieuses, mettant en relation un jour de l’année et une plante, à cueillir ou à offrir. Ces coutumes sont des résidus de rites anciens, prouvant l’affinité entre plantes et mesures annuelles du temps.
Apparaît aussi, en filigrane de ces draps teints, le climat, une donnée apprivoisée par les sociétés humaines depuis des siècles. Ce climat connu, qui a régulé les croissances des plantes, permis des anticipations saisonnières et le développement de l’agriculture, est aujourd’hui en dérèglement, la prévision n’est plus stable et évidente.
Les calendriers, sédimentations d’époques anciennes et trame de « l’a venir » permettent un regard à la fois sur le passé et sur le futur et nous oriente dans notre temps présent.